Les Enfants de Don Quichotte à Avignon : le campement est levé

Bonjour,

Ci-dessous, de nouvelles photos du campement des "Enfants de Don Quichotte" à Avignon, maintenant installé Porte de la République (le long des Remparts, face à la gare Centre).

Vous pourrez suivre dans cet article l'actualité du campement au jour le jour, revenez régulièrement pour vous tenir informé.

(Cliquez sur la Photo de votre choix pour la voir dans sa taille originale).

- MARDI 26 MAI :

Nous avons été reçu par Mme La Sous-Préfète Mme CASTELLOTTI.
Elle avait demandé à M. Breysse, de la DDASS, M. Benoît Filist, de l'AHARP (structure d'hébergement), Pascal Fauvel, du CASA, et Mme Gontard, adjoint au Maire de la Ville chargée des affaires sociales d'être présents.
M. Le directeur du cabinet du Préfet, Alain Bessar était présent tout au début de la réunion mais n'y a pas assisté.
Il nous a précisé qu'il suivait le dossier et "qu'on n'hésite pas à appeler son secrétariat".

La délégation était composée de Jérôme Molle et Pascal Herrero (Enfants de Don Quichotte) Samuel et Mélanie (Main dans la Main), Martine Gras et Daniel Landau (Collectif contre les inégalités et l'exclusion).

Après les salutations d'usage, nous sommes rentrés dans le vif du sujet (à noter que Mme la sous préfète nous a offert des petits gâteaux...).

- CASA et le déménagement de la Villa Médicis, point fort des revendications :
Pascal Fauvel, président du CASA, après étude effectuée par son architecte, fait part de la non faisabilité de son projet de déménagement sur le terrain proposé par la Mairie, et qui aurait pu convenir à CASA.
Mme Gontard, représentant la Mairie, pense qu'il faut s'en assurer en faisant appel aux architectes de la Mairie. Une réunion est fixée le 4 juin.
La Sous-préfète rappelle qu'elle suit le dossier de près et qu'elle est déterminée à ce qu'une solution soit trouvée le plus rapidement possible.

-  les 24 jeunes squatters de la rue Sainte Catherine encadrés par Main dans la Main, porteur du  projet Phare de prévention spécialisée :
M. BREYSSE décompte le nombre de places créées dans le Vaucluse.
Il reconnaît, ainsi que Mme la sous-préfète, que les jeunes ont des réticences à intégrer ces centres ou cohabitent des personnes plus âgées qui sont souvent marqués par la vie dans la rue;
Le schéma 2007 pointe les difficultés de prise en charge des jeunes de 18/21 ans.
Bien qu'il reconnaisse qu'il faut se pencher sur l'adaptabilité des structures (au regard d'une nouvelle population), il rappelle que le dispositif SAO 115 a été créé pour coordonner et dispatcher tous les sans-abri jeunes et moins jeunes après entretien dans les différents centres existants, et qu'il convient de mettre le parcours de ces jeunes au centre de tout. C'est une question de méthode.
Mme La sous-préfète et M. Breysse sont persuadés que le SAO 115 va trouver une solution, et M. Breysse s'engage à rencontrer le SAO 115.

Bien que "Main dans la Main" dise que plusieurs jeunes ont fait cette démarche et qu'ils sont revenus au squat, elle s'étonnait que des assistantes sociales les orientent vers le squat car il n'y à pas de solution ailleurs. M. Breysse et Mme la sous-préfète restent  persuadés que l'on peut trouver une solution pour ces jeunes dans le parc existant. Il y aurait une dizaine de places en rotation d'après M.Breysse.
Plusieurs arguments avancés ainsi que plusieurs exemples donnés par "Main dans Main", que tous dans la salle trouvent pourtant pertinents, n'ont pas abouti à une proposition concrète.
Il est décidé que pendant le mois de juin (l'échéance de l'expulsion par Mistral Habitat est fixée à fin juin) les services du SAO 115 et "Main dans la Main" se rencontrent et étudient cas par cas la situation de ces jeunes.
Nous retenons une phrase de Mme La sous-préfète : "On verra fin juin pour les jeunes à qui on n'a pas trouvé de solution"
Nous lui avons répété que nous ne laisserons pas retourner ces jeunes à la rue. 

Les bâtiments désaffectés à Avignon que nous avions signalés au Préfet (voir notre lettre du 18 Avril) :
- Pour celui appartenant à la SNCF chemin de Courtine, la sous préfète nous dit avoir engagé une démarche auprès de "Réseau Ferré de France" et qu'elle attend la réponse. Elle ajoute que ça pourrait être une solution alternative pour CASA. 

- Pour la Maison de retraite désaffectée Rue de la Cabrière appartenant à l' OPH de la ville d'Avignon, il nous est dit qu'un bail ou "convention d'occupation" lie le bailleur au centre hospitalier spécialisé de Montfavet.

Quant on demande à connaître le contenu de la convention, la durée du bail et que l'on propose de dénoncer le bail (dans la mesure où le bâtiment est vide), on nous répond "qu'on ne sait pas", que "ce n'est pas possible", que "ça ne se passe pas comme cela". que "c'est compliqué"...
Nous avons l'intention de nous rapprocher du centre hospitalier de Montfavet pour en savoir un peu plus, car il y aurait aussi un bail pour la maison de retraite Grange d'Orel St Jean, qui appartient à "Vaucluse Logement" et qui est aussi vide et en partie murée depuis des années. 

- Pour le Bâtiment rue de la farandole, dont les entrées sont murées et qui appartient à la CNR :
Là apparemment aucune démarche n'a été faite par la préfecture. La sous préfète n'avait pas l'air au courant...
Nous parlons de nombreux logements vacants en centre ville.
Et là aussi c'est compliqué, on "ne connait pas les propriétaires" etc. Il nous est dit que le Préfet n'a pas le pouvoir de réquisitionner n'importe comment.
Tenant compte de la pénurie de logements, nous demandons si il existe un service à la préfecture chargé du recensement des logements vides comme cela se fait à la préfecture des Bouches du Rhône, il nous est répondu : NON.

Nous soulevons aussi le problème de familles roumaines avec enfants qui campent depuis le début de l'hiver sous le pont de chemin de fer à Champfleury sans eau et sans sanitaires. Le voisinage s'inquiéte de ces conditions de vie.
Nous proposons au moins l'installation de sanitaires.
Mme Gontard, adjointe au Maire, répond que la ville a fait ce qu'elle a pu pour les gens du voyage et qu'elle n'a pas les moyens d'en faire plus.
Quant à Mme La sous préfète, elle n'était pas au courant de ce campement et a dit qu'il faudrait connaître les attentes de ces familles...
S'il suffit de demander....

Donc en conclusion :
Beaucoup de "bla bla bla" pour pas grand chose. Nous sommes restées plus de 2 Heures.
Néanmoins, pour faire preuve de bonne volonté et pour rester en cohérence avec la mobilisation nationale des "Enfants de Don Quichotte" (et ne pas rester isolés, au risque de laisser pourrir la situation), il a été décidé de lever le campement.
L'équipe qui a tenu le camp va ce soir l'annoncer aux sans-abri qui sont venus tous les soirs au campement et y ont trouvé un embryon de vie en collectivité.

Nous espérons que dans notre conclusion Mme La sous préfète a bien compris que des promesses ne suffiraient pas.
Nous allons donc suivre de près le dossier CASA et les 'jeunes Squatters' ainsi que les bâtiments désaffectés signalés. Et si ça n'avance pas, nous réinstallerons le campement au moment le plus propice.

Tous les "Don Quichotte" ne remercieront jamais assez :
Mélanie, Pascal, Nicolas, Sissi, Christian (dit Cactus), Vivien, le Belge... (J'en oublie peut être) qui ont chaque soir assuré avec responsabilité, savoir faire et générosité.
Et nous n'oublierons jamais Isabella...

 

- LUNDI 25 MAI :
Une pensée pour Isabella, décédée cette nuit sur le campement.

- MARDI 19, MERCREDI 20, JEUDI 21 MAI :
Le campement est désormais installé Porte de la République, le long de remparts sur les pelouses face à la gare. Les nuits se sont bien passées, les soirées sont conviviales.
De nouveaux arrivants viennent d'autres villes.

Il manque des tentes, on va essayer d'en récupérer aux Marseillais à qui on en avait prêtées ainsi qu'à Carpentras où il y en avait quelques unes stockées, mais pas avant lundi.
Les journées se déroulent calmement.
Beaucoup de citoyens s'intéressent à nous, posent des questions et disent soutenir l'action. 
 
Il faut continuer à apporter de quoi faire des sandwichs (jambon, pâté, saucisses, fromage, mayonnaise, chips, fruits...enfin tout ce qui peut se manger froid).

Merci pour eux.

Un long Week End arrive peut être l'occasion de nous rejoindre avec votre duvet ... ou sans.

ll faut tenir ....

La Sous Préfète devrait nous recevoir en début de semaine prochaine (engagement du  préfet). Elle rentre lundi de congés. M. Le Préfet lui a délégué le dossier, mais son désengagement ne nous convient pas ; nous sommes en train de rédiger un courrier pour lui redemander une audience et parler avec lui :
- De la politique du logement (réquisition éventuelles des bâtiments vides identifiés à Avignon)...
- De l'application locale d'une grande partie des 13 décisions gouvernementales de 2007, pointées du doigt par les Don Quichotte car non encore appliquées depuis la dernière mobilisation (qui ne sont pas toutes du ressort ...de Mme La Sous Préfète).
Par respect pour Mme La Sous Préfète, nous attendons la semaine prochaine pour solliciter à nouveau M. Le Préfet.

 

- LUNDI 18 MAI :
Un reportage est passé sur FRANCE 3 Dimanche dans le 19/20.
La nuit de Dimanche à Lundi s'est bien passée.
Une trentaine de tentes mixtes Citoyens et Sans-Abri au total.
Lundi matin, nous avons été contacté par le Préfet qui nous propose de rencontrer Mme La Sous-Préfète la semaine prochaine (celle ci étant absente) car ce serait elle qui aurait les dossiers en charge, et elle ne pourrait pas répondre à nos questions ! On devrait nous contacter lundi matin pour le jour et l'heure.
Nous sommes un peu étonnés étant donné l'importance des problèmes soulevés.
Nous avons entendu parler d'une pétition à l'initiative des commerçants de la place de l'horloge qui circulerait sur la Place auprès des commerçants.
Nous ne connaissons pas les termes exacts, mais il semblerait qu'elle demande à Mme Le Maire (en gros) que l'on décampe de la place de l'horloge. "Circulez, y a rien à voir !"
Sans préjuger des termes de cette pétition, nous espérons qu'ils n'entraîneront pas des conséquences de la part des Enfants des Don Quichotte.
Nous avons accepté la proposition du Préfet, qui croyait certainement que nous évacuerions le campement après. Nous avons accepté, pour preuve de bonne volonté, de nous déplacer Porte de la République sur le bord des remparts comme à la mi-mars.
Nous avons fait savoir que nous ne partirions que lorsque les 3 points soulevés auront des propositions de solutions, et nous ajoutons que nous allons voir de quelle manière peuvent se décliner localement les 13 engagements gouvernementaux qui n'ont pas été tenus. (Voir tract distribué) 
Nous faisons appel à des donateurs pour des vivres et boissons. Merci.

La nuit au campement s'est bien passée.
MERCI à MÉLANIE, SISSI, CHRISTIAN, PASCAL, CHRISTOPHE, NICOLAS, VIVIEN (j'en oublie peut être) qui tiennent le camp de mains de maître.
 Il a manqué des tentes. La journée se déroule calmement. Beaucoup de citoyens s'intéressent et posent des questions.
Des vivres commencent à arriver de la part des donateurs mais il faut continuer à apporter de quoi faire des sandwichs (jambon, pâté, saucisses de Strasbourg, fromage, mayonnaise, chips, fruits... enfin tout ce qui peut se manger froid). Merci pour eux.
On a contacté les services de la mairie pour leur demander de ne pas mettre en marche les aspergeurs sur les pelouses. Le service "Espaces verts" nous a dit faire le nécessaire. On le remercie.
Un long Week End arrive peut être l'occasion de nous rejoindre.

 

- SAMEDI 16 MAI :

Soirée de "La Nuit des Musées", ce qui fait que nous avons pu rencontrer jusqu'à plus de minuit énormément de monde plus ou moins intéressés par notre cause. Nous avons reçu beaucoup d'encouragement et nous avons remis des tracts d'information et pris des coordonnées.
La Nuit s'est bien passée. Aucun incident à déplorer.